Le harcèlement, ​les intimidations et les violences entre élèves sont des préoccupations importantes pour les parents, les élèves et les professionnels de l'éducation. Les médias s’en font aussi régulièrement l’écho.

LE HARCÈLEMENT, C'EST QUOI EXACTEMENT ?

Les phénomènes de harcèlement-intimidation correspondent à la définition suivante :

Actes négatifs délibérés et répétés avec un déséquilibre des pouvoirs entre les personnes concernées.

​Ces phénomènes peuvent prendre différentes formes, parfois combinées:

• Verbal: moqueries, insultes, menaces
• Physique: coups, bousculades, vols
• Psychologique: exclusion, rumeurs, intimidation
• Numérique (cyberharcèlement): messages haineux, diffusion de photos ou vidéos humiliantes 

DIFFÉRENCE ENTRE HARCÈLMENT ET AUTRES FORMES DE VIOLENCES

Toutes les violences entre élèves ne constituent pas du harcèlement. Une dispute ponctuelle, une bagarre ou un conflit entre deux élèves de force égale ne sont pas du harcèlement.
Le harcèlement se distingue par 3 éléments clés :

1. Une répétition des agressions dans le temps
2. Un déséquilibre de pouvoir entre l'auteur et la cible
3. Une intention de nuire

COMMENT LUTTER CONTRE CES PHÉNOMÈNES ?

L'APE Vaud estime qu'il faut intervenir face à toute forme de violence, qu'il faut écouter et reconnaître la souffrance des victimes. Elle plaide aussi pour davantage de prévention dans les écoles: mettre l’accent sur l’empathie, le respect, l’écoute et le « bien vivre ensemble », en parler davantage, mieux sensibiliser les enfants et les adultes à l’importance de ces éléments. Enfin, les enfants et leurs familles doivent être encouragés à parler lorsqu’ils sont victimes ou témoins de violences ou de harcèlement. 
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MPP - Méthode de la préoccupation partagée

Dans les écoles vaudoises, c'est la Méthode de la préoccupation partagée (MPP) qui est généralement utilisée pour prévenir et gérer les situations de harcèlement, intimidations, violences et mises à l’écart.

Comment ça fonctionne?

• Les équipes MPP des écoles organisent des rencontres individuelles avec les victimes / cibles, les auteurs et aussi les témoins. Le but est de briser l'effet de groupe au plus vite.
• L'approche est non-blâmante pour minimiser le risque de représailles et de stigmatisation.
• Ces interventions sont structurées afin de permettre le suivi des élèves.
• Selon une évaluation réalisée en juin 2020, 88% des situations traitées avec la MPP se sont améliorées.

Que faire en tant que parent si votre enfant subit des violences, des intimidations ou du harcèlement?

1. En parler au plus vite à l'enseignant-e de votre enfant. Si il ou elle ne peut pas résoudre seul-e la situation, il-elle transmet le cas aux équipes MPP de l'école de votre enfant. 
2. Si les problèmes persistent ou s'ils sont très graves, alerter la direction de l'école.
3. D'autres interlocuteurs sont aussi à votre disposition au sein de l'école: les infirmières et infirmiers scolaires, les médiatrices et médiateurs, les psychologues scolaires, les éducateurs-trices et le médecin scolaire.
   Vous pouvez trouver les noms et coordonnées de contact de ces personnes dans les premières pages de l'agenda scolaire de votre enfant ainsi que sur le site internet de votre école, généralement sous Vie scolaire / Santé.

Tout d’abord, il est important de relever que globalement, en Suisse comme dans d’autres pays européens, le harcèlement scolaire est en diminution depuis 20 ans grâce aux mesures prises dans les écoles et à la conscientisation générale du phénomène. Mais comme il est de plus en plus médiatisé (parce que conscientisé) et aussi parfois plus visible par les adultes au travers du cyberharcèlement, il y a un sentiment d’augmentation des phénomènes de harcèlement, d'intimidations et de violences à l'école.​

​Diverses études montrent que le cyberharcèlement n'est pas plus présent que le harcèlement en face à face. Il peut encore en rajouter une couche, mais il y a généralement davantage de conséquences négatives dans les situations de harcèlement en face-à-face, ou quand cyberharcèlement et harcèlement en face-à-face sont combinés.

La majorité de ces études estime que 10% à 30% des élèves sont auteurs et/ou victimes à un moment donné.

Les cibles / victimes sont autant des filles que des garçons. Ils et elles ont parfois des difficultés émotionnelles, une estime de soi un peu plus faible et peuvent être considéré-e-s comme socialement moins "habiles", plus isolé-e-s. Mais il est difficile de savoir si ce sont ces difficultés qui génèrent du harcèlement ou s'il s'agit des conséquénces du harcèlement...

Les auteurs d'intimidations, de violences ou de harcèlement sont à priori plus souvent des garçons. Il ne semble pas y avoir de lien avec l'origine sociale, l'estime de soi, etc. Ils montrent une tendance aux comportements violents, au non-respect des règles et à un certain narcissime (pouvoir, domination, ...). 

Il y a aussi des enfants et jeunes qui peuvent être auteurs ET victimes. 

Enfin, il ne faut pas oublier les "spectateurs" ou témoins, qui jouent aussi un rôle dans ces situations, mais qui hésitent souvent à signaler les problèmes par peur de représailles ou de devenir victimes à leur tour.

​Ce n’est pas un simple conflit entre élèves qui sont sur un pied d’égalité. L’important est de voir que quelqu’un est en souffrance et que souvent, les actes sont répétés.​